C'est l'année des élections municipales à Montréal et je m'inquiète de l'état de notre démocratie.Première indication de trouble : le maire d'une des villes en banlieue a réussi à convaincre un candidat de l'opposition de se retirer, mais s'est trouvé avec un autre moins collaborateur. Son argument? Comme plusieurs des conseillers de la ville ont été élus par acclamation, donc ce serait un gaspillage d'argent d'avoir à mener des élections dans ces districts. Il paraît que la démocratie ne vaut pas les 20 000$ que ça peut coûter.
Deuxième signe de problèmes : les partis politiques qui changent leurs noms pour y incorporer le nom de leur chef. Le parti du maire sortant s'appelle maintenant « Équipe Tremblay - Union Montréal » et celui de l'opposition officielle « Équipe Harel - Vision Montréal ». Deux autres partis se nomment d'une manière similaire. Ça me fait penser que ce sont des partis non pas d'idées, mais de personnalités. Retour à l'école secondaire…
Troisième cri d'alarme : la nouvelle configuration de la représentation de mon arrondissement. Je suis installé dans l'arrondissement de Ville-Marie, au centre-ville de Montréal. Dans la plupart des arrondissements, chaque citoyen va choisir un maire d'arrondissement, un conseiller de ville et, dans certains, un conseiller d'arrondissement. Tous ces élus constituent le conseil d'arrondissement. Pas chez moi. En fait, je suis privé du choix de maire d'arrondissement, car c'est le maire de la ville qui assume automatiquement ce poste. De plus, mes concitoyens et moi vont élire ensemble trois conseillers de ville (dans les trois districts de l'arrondissement) et ils vont siéger avec le maire de la ville et deux autres personnes nommées à partir des conseillers de ville élus ailleurs dans la ville. La moitié de ma représentation locale aurait été choisie par les gens qui ne demeurent pas dans mon quartier.
Dernier gros problème : la non-participation. Je serais dans les 30% des électeurs qui vont participer à ces élections. C'est encore pire lors des élections scolaires, où je fais partie des 2% qui votent.
Devrais-je me contenter qu'il n'y a pas plus de monde dehors mon quartier qui va participer à choisir mon conseil d'arrondissement?
