12 April 2008

Torches and Circuses, Hypocrisy and Theocracy


It has been fascinating to watch the spectacle of the Olympic Torch Relay and its accompanying protests. I am a bit lost in the logic of where the torch was scheduled to go around the world — the choice of cities doesn't seem to have anything to do with where the Olympic Games have been or are going (San Francisco? Buenos Aires?), so I have to say I don't really get the intent. At the same time, I can't imagine that any of the Tibetan (or Tibetan wannnabe) protesters actually want the world part of the relay to be cancelled. They are getting way too much press from the spectacle as it moves from city to city, continent to continent.

I'm not sure which of these is scarier!

The games themselves, with all their attendant spectacle, are the ultimate circus. I can't help feeling sorry, however, for all those young athletes who are now being subjected to the uncertainty of calls for an Olympic boycott. Most of these kids — and they are mostly kids, except maybe for the equestrians and the lawn bowlers (oh wait, that's the Commonwealth Games, isn't it?) — have been sacrificing personal lives and other things that the rest of us take for granted just to arrive at this particular moment in time in peak condition at the top of their game.

Our political leaders, however, are openly speculating about showing their great dissatisfaction with China's human rights record in the way that will touch themselves the least. Where are the economic measures, the embargoes on exporting the raw materials of military and economic might? Why, that might hurt us, too, now that we have become dependent on the cheap labour of the Chinese populace to do all of our manufacturing for us. It would be so much easier to just take away the dreams of those kids, no?
None of this is to make light of what has happened, is happening, or might be happening in Tibet. Even here in the West, we saw some images at the beginning of this that were pretty horrific — mob violence that seemed to be targeting those who were not ethnically Tibetan — and I can't help feeling that there has been some payback that we are not seeing. Yet another 'us versus them' conflict playing out over the centuries that I find really disappointing and exasperating.

Layer that with that whole 'democracy versus dictatorship' spin that always seems to be applied to these stories, like the U.S. hasn't been spending the last seven years whittling away at the rights of its citizens and whisking away the rights of any non-citizens who happen to stray their way, or the last many decades trumpeting the superiority of a system in which fewer than half of the eligible actually bother to speak up once every four years and the parties spend all their time trying to make sure that those who oppose them are silenced.

And while there might be many points on which they differ, I challenge anyone to tell me how the opinions of these two men on the subject of homosexuality are not the same (sorry, but that is one of my most important measuring sticks).

Give me a one-party state over a theocracy any day!

11 April 2008

Friday en français : Héros?

Lundi passé, j'ai reçu un honneur conféré par la Fondation Farha. La Fondation Farha décrit son événement comme suit :

Depuis le début de l'épidémie du sida, il y a déjà plus de vingt ans, des milliers de personnes ont démontrés courage, espoir et compassion dans leurs actions afin d'améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH/SIDA.


Pour une septième fois, la Fondation Farha soulignera l’apport de certains de ces héros québécois. Ces derniers seront honorés lors de la soirée Hommage aux héros pour leurs actions concrètes et nécessaires, combattant sans relâche et de tous leurs âmes cette maladie et les préjugés qui s’y rattachent.

Suite à un appel public de mise en candidature, un comité consultatif a conseillé au comité exécutif de la Fondation Farha ceux et celles qui, par leurs contributions exceptionnelles dans la lutte contre le VIH/SIDA, méritent une reconnaissance publique.

Voici ce qu'on m'a remis :


Il s'agit d'un œuvre du sculpteur et activiste Armand Vaillancourt qui s'appelle Axis Mundi, créé spécifiquement pour la Fondation Farha et cet événement.


Ceci est un rendement d'une des photos qu'ils m'ont demandé d'envoyer en préparation de la soirée. On voyait le rendement en cours sur vidéo pendant que l'animateur de la soirée racontait mon histoire, m'appellant « Keith » à plusieurs reprises alors que mon vrai nom apparaissait sur l'écran derrière lui.

On peut voir sur la page de couverture du programme une petite version de la photo utilisée :


Troisième chose que j'ai reçu : quelques petites minutes devant un micro. Je termine ici avec le texte du petit discours que j'ai prononcé :

Thank you, merci beaucoup.

J’ai de la difficulté à me voir comme héros et je ne pense pas être plus héroïque que bien de gens dans ce mouvement que je vois chaque jour. Je dirais plutôt que j’ai eu le privilège de connaître des personnes qui font preuve de leur courage et de leur compassion à tous les jours. Qu’on m’accorde une place parmi eux — parmi vous — me rend fier.

I am especially moved to know that the people I work with every day at ACCM have thought so much of me as to nominate me for this. That fact alone, from a group of people who have come to be my friends and my family in Montréal, means more to me than anything else.

Comme cette reconnaissance ne signale pas la fin de mon implication dans ce mouvement (et j’espère qu’il n’y a pas trop de déception sur ce point!) et que j’ai un micro devant moi et deux petites minutes pour parler, je me permets de prendre un petit virage vers la politique pour me prononcer sur d’autres enjeux qui nous touchent tous et toutes.

Premièrement, le financement de notre mouvement. Nous nous trouvons devant un gouvernement fédéral qui semble vouloir revenir sur les promesses d’un financement adéquat pour lequel nous avons lutté pendant plusieurs années. Nous devons dénoncer clairement et avec force ce recul.

Le gouvernement n’est pas seul dans son attitude. Le VIH-Sida est devenu presque invisible dans notre société, sauf dans des cas où le public ou bien les institutions publiques veulent réagir avec peur, panique et discrimination à l’égard des personnes vivant avec le VIH.

Comment est-ce que nous nous sommes rendus à cette situation? Est-ce le contraste avec ce qui se passe en VIH ailleurs dans le monde, où les ressources alloués sont insuffisantes même au niveau des soins de santé? Est-ce la réussite de la science qui fait en sorte que les médicaments contre le VIH sont de plus en plus efficaces et de moins en moins toxiques? Est-ce que nous, les personnes vivant avec le VIH, font notre part pour sensibiliser notre société, nos entourages, nos familles, ou est-ce que nous contribuons à l’invisibilité du VIH en minimisant son impact dans nos vies et en insistant sur l’anonymat et la confidentialité à tout prix.

La seule façon que nous allons créer une société où il serait impensable de pratiquer la discrimination à l’égard des PVVIH est en prenant une page du livre de la libération gaie et lesbienne : il nous faut sortir du placard — ceux et celles qui peuvent le faire le plus facilement en premier, les autres par la suite — et il nous faut l’appui de nos alliés à toute tournure qui peut nous arriver en s’identifiant publiquement.

J’espère et j'ai confiance que nous pouvons compter sur chacun de vous de jouer votre rôle.