25 May 2015

Voting for Equality

I will confess that I felt the same sense of elation as so many others, tinged with a great deal of relief, when the Irish electorate voted decisively to enshrine marriage equality in the country’s constitution. I can’t help wondering, though, what negative effects this might have on other fights for equality, for access to the protections and services our modern societies provide for their citizens. It’s about a majority having the power to determine the level of protection it will afford to a minority. That’s a scary power.

That 62-38% result is pretty stark on the face of it, and very affirming for LGBT Irish people. I’m sure they all had their classic Sally Field at the Oscars moments after the results were announced Saturday: “You like me, you really like me!” While I’m not trying to be Debbie Downer (I guess it just comes naturally), the variations start to point to the problems. Does it mean something different to live in an area that voted over 70% “Yes” as opposed to one where the “Yes” just squeaked through? And considering the turnout of about 61%, even a county that voted 70% for the amendment didn’t actually have a majority of the eligible voters in favour (70% of 61% is less than 43%).


A single county had a “No” majority and as others in the country point an accusing finger at them, they stiffen their opposition, insisting on their democratic right to have voted the way they did. So they had a right to deny my rights?

I do recognize that the Irish situation was different from many. That they had to make a change to their constitution probably means that there was some “traditional” homophobia already enshrined there (and not knowing if that was the case is my great shame as a “researcher”). If there is a prescribed way to change a constitution, you can’t really get around that without becoming lawless, so I’ll grant the necessity of the vote in that sense.


You will hear right wingers in the United States shout for measures like marriage equality to be put to a popular vote, and that is precisely because they have a certain confidence that they can sway the majority to vote their way. Heck, if it can happen in hippie-dippie California, how would the vote turn out in Texas, or Alabama? I think we know the answer to that. In California, it took the courts to undo the discrimination and to tell the population and the legislators that they aren’t allowed to discriminate against that minority. When the legislators lack the courage or principles to protect the basic rights of the few from the will of the many, it becomes the role of the courts to make them do it.

Human rights legislation generally is meant to protect a despised minority from the will of the majority. That might sound a little extreme, especially in this context where the minority doesn’t seem to be all that despised after all, but it truly is the measure of the success of such protections. If an unpopular minority cannot be discriminated against because of the intercession of human rights protections, those protections are working.

If those protections are to be decided upon by the majority, they risk ending up meaningless.

19 May 2015

L’INjustice à sa pire

The English version of this article is published on PositiveLite.

Il est possible que mon fil de nouvelles sur Facebook ne se ressemble pas au vôtre, mais vous avez peut-être vu au cours de la dernière semaine l’histoire d’un jeune athlète universitaire dans l’état de Missouri — gai et noir — trouvé coupable de deux chefs de transmission du VIH et de quelques autres d’exposition au risque de transmission du VIH. La peine? 60 ans, mais son équipe de défense essaie de faire purger les deux peines de 30 ans de façon concurrente au lieu de consécutive. Pour avoir omis de dire quelque chose. Si je ne le nomme pas et si je n’utilise pas son image, c’est un choix de ma part : je refuse de participer à la stigmatisation de ce jeune homme en republiant son nom et son image.

C’est le pire cauchemar d’une personne vivant avec le VIH (PVVIH), être accusée par un ancien partenaire de ne pas avoir divulgué son statut avant d’avoir des relations sexuelles, relations qu’il n’aurait jamais eu si seulement il le savait d’avance. Le cauchemar devient encore plus grotesque dans ce cas, un jeune homme gai noir à une université plutôt blanche dans un état avec une histoire difficile au niveau du racisme. Ajoutons que cet état s’est donné des lois criminelles spécifiques au VIH qui ont peu de liens avec la science et qui transforment des fournisseurs de soins en témoins pour la poursuite.




La loi au Missouri

C’est une crime au Missouri pour une PVVIH d’être ou de tenter d’être donateur de sang, produits sanguins, organes, sperme ou tissus (sauf dans le cadre de la recherche), ou d’agir d’une manière insouciante en exposant une autre personne au VIH sans conscience et consentement de cette personne. La loi précise que les expositions défendues comprennent le sexe oral, anal ou vaginal, le partage de seringues ou la morsure d’une manière qui permet le liquide séminal ou vaginal ou le sang de la PVVIH d’entrer en contact avec les muqueuses ou la peau
« non intact » de l’autre personne.

On permet comme preuve que la PVVIH connaissait son statut avant un acte sexuel ou de partage de seringues, un diagnostic de syphilis, gonorrhée ou chlamydia après le diagnostic du VIH ou la preuve d’une autre personne d’un contact sexuel avec la PVVIH après son diagnostic de séropositivité. Et quand on est diagnostiqué au Missouri, il est obligatoire de signer une déclaration reconnaissant le diagnostic, un formulaire qu’ils gardent dans les archives comme preuve de la date de diagnostic. Vous n’aurez pas du counseling sur les conséquences de cette signature, ni accès à un avocat avant de signer.

Qu’est-ce qui n’est pas permis? La preuve d’utilisation du condom lors de la relation sexuelle ne sert pas de défense. Même si on met à côté le fait que plusieurs situations décrites dans la loi ne mèneraient pas à une transmission du VIH, il est clair que le but de la loi est de punir des personnes plutôt que de freiner la transmission du VIH. (Ils veulent décourager les PVVIH de se faire dépister pour les ITSS? Vraiment?!!)

Vous pouvez consulter la loi de Missouri (en anglais) ici si vous souhaitez le faire. La peine maximale est de 30 ans s’il y a transmission et de 10 ans s’il n’y en a pas.

L’autre chose qui me paraît étrange de ma perspective confortable au Canada est que les jurés ont été appelés à déterminer la peine. C’est probablement la rêve de notre gouvernement fédéral actuel, qui cherche depuis des années à réduire les pouvoirs discrétionnaires des juges professionnels et bien formés (mais je ne défendrais pas le bilan de nos juges par rapport à la criminalisation du VIH). Ses « pairs » les jurés? 11 blancs et un seul noir.




Le cas actuel

Mon désavantage en analysant ce cas est que je dois me fier sur les reportages des autres, et plusieurs d’entre eux manquent d’expertise en la matière (soit le droit, soit le VIH). La meilleure chose que j’ai lue en termes de détails est l’article de Stephen Thrasher sur Buzzfeed (encore en anglais). Il ne fait aucune référence aux traitements ni à la charge virale, donc on va laisser ces questions à côté.

Il semble que le jeune accusé, suite à son diagnostic de séropositivité au VIH, a contacté un ancien partenaire pour partager la nouvelle avec lui. On dirait comportement exemplaire de sa part, mais son partenaire a réagi en l’accusant d’un crime, ce qui a vite mené à son arrestation (devant les autres étudiants à son cours), expulsion de l’université et, bien sûr, la une du journal local avec nom, photo et statut. On connait trop bien ce qui suivait — la recherche d’autres « victimes » par un appel au public et par la fouille de son ordinateur et son téléphone. Je soupçonne que la police ne cherchait que des noms de possibles « victimes » et non pas des preuves de divulgation (en chats et échanges de courriel, par exemple).

C’était quand la dernière fois que la police a lancé un appel public avec nom et photo à la recherche d’autres victimes de la brutalité policière? De la conduite dangereuse au volant? De la fraude? Non, il semble que ces actions se limitent à ce qui nous fait le plus peur, peu importe la validité de la science derrière cette peur.

Notons dans l’article sur Buzzfeed quelques déclarations de la « victime » #1. Il a déjà eu des relations sans condom avec d’autres dans le passé, mais c’était avec des amis ou des connaissances, ou bien des gens qui paraissaient « clean ». Voilà celui qui fait sa part pour mettre fin à la transmission du VIH. Bien que je ne souhaite jamais que quelqu’un soit infecté, j’ai de la misère à tolérer une personne qui blâme les autres tout en se reposant sur ses propres « stratégies » inutiles et mal conçues pour éviter une infection. Je lui dirais en bon anglais « Bite me! », mais ça pourrait lui exposer à une poursuite au Missouri, donc je m’abstiens.

S’il y avait des bonnes nouvelles dans toute cette histoire sordide, c’est que plusieurs des « victimes » ont refusé de porter plainte, mais je n’explore pas de près leurs raisons par peur d’éteindre cette lueur d’espoir. Même avec ces refus, la poursuite s’est permis de se prévaloir du fait que l’accusé a filmé plusieurs de ses rencontres (on me dit que c’est pas si rare que je penserais) pour informer les jurés que ses rencontres étaient beaucoup plus nombreuses que les accusations devant eux. Je présume que le but de cet exercice était de faire peur du
« monstre » devant eux avant qu’ils prononcent la peine.




Les problèmes du dévoilement

Ma parole contre la vôtre. C’est ça, le problème de base avec la divulgation ou la non divulgation dans un cas de criminalisation. Même si un juge ou les jurés ont l’obligation de chercher une doute raisonnable, il me paraît que la tendance est toujours de trouver l’accusé peu crédible parce qu’il cherche à s’exonérer. On ne pense jamais que les « victimes » cherchent à s’exonérer de leurs propres rôles, ou de leur honte, en insistant qu’il n’y avait pas de divulgation?

Donc comment prouver la divulgation? On suggère de l’enregistrer sur caméra (ou téléphone) ou bien de faire signer une attestation de divulgation et consentement par son partenaire. Personne ne fera ça, à défaut d’avoir vécu personnellement ce cauchemar.

Les tribunaux ne semblent pas comprendre l’autre côté de la divulgation du statut de séropositivité au VIH. Quand je divulgue, je m’expose à la discrimination et au non-respect de mon droit à une vie privée — tout dépend de la volonté de la personne de garder mes informations confidentielles. On voit des cas d’emplois perdus ou refusés, du non-respect de la confidentialité des personnes et de leurs informations médicales — suffisant pour dire que la discrimination relié au VIH est un gros problème dans notre société. Si mes droits ne sont pas respectés, si on me discrimine, ça revient à moi de poursuivre et de chercher le dédommagement ; si je ne divulgue pas mon statut sérologique à un partenaire, l’état se montre plus que prêt à me poursuivre afin de satisfaire chez la « victime » l’esprit de vengeance, de peur, ou de honte de ne pas avoir demandé mon statut, ou de ne pas avoir déployé ses propres mesures préventives.

Si je dis que la divulgation est difficile ou que les moyens de la prouver sont irréalistes dans un contexte où je viens de rencontrer la personne, je sais que je vais recevoir plein de commentaires que je qualifierais d’anti-sexe à l’effet qu’on peut attendre le mariage ou le passage de toute période fenêtre pour se faire dépister ensemble. Je ne reconnais pas la planète d’origine de tels commentaires. Chez moi, il arrive d’avoir des relations sexuelles à la première rencontre et cela n’implique pas la transmission du VIH.

Je me permets de penser que ma séropositivité fait notoriété — je l’affiche sur tous mes profils, mon blogue, mon Tumblr, etc. — mais je sais que cela ne suffirait pas comme défense d’une accusation de non divulgation de mon statut. Je ne divulgue pas toujours, mais j’insiste à ajouter que je ne prends pas de chances de transmission non plus. Souvent, je me trouve dans la position de divulguer mon statut afin d’arrêter quelqu’un dans son désir de faire quelque chose qui comporterait un risque et que je ne voulais pas faire en tout cas.

J’ai partagé dans le passé sur ces pages l’expérience que j’ai eu avec un homme qui m’a posé la question après notre activité sexuelle — j’ai dû jouer au travailleur social pendant une demi-heure pour le calmer (nous n’avions rien fait de risqué et ma charge virale était indétectable). Ma deuxième ligne de défense dans ce cas-là allait être son honte : sa réticence d’admettre et de décrire comment nous nous sommes rencontrés. (Pas de honte de ma part!) C’est probablement une bonne chose que je n’ai pas eu à tester cette approche devant les tribunaux.

Oui, la vie serait beaucoup plus simple si on pouvait tous et toutes divulguer son statut. Mais le monde qu’on habite en est un qui punit la divulgation socialement ou par discrimination et qui punit la non divulgation au criminel. C’est tout un choix à devoir faire.

17 May 2015

Singing Night

Okay, let’s get one thing out of the way from the start: I really don’t like military-themed things, least of all a story about World War I, the most stupid and useless war ever. So a little bit of trepidation going to see the Opéra de Montréal’s production of Silent Night (music by Kevin Puts, libretto by Mark Campbell). Of course, this is supposed to be the anti-war story, when the soldiers from the opposing sides (here the Germans, French and British…well, Scots) declared their own truce for Christmas Eve. I probably ought to add that I’m not a big fan of religion, either.

But read on…I still appreciated my evening.

The first striking element was as we took our seats. Projections of the French, British and German flags from the time (okay, only one of those has actually changed since then), fluttering on the curtain up front (first photo above). I don’t know if my photo does it justice, but it was quite striking. It also set us up for another experience of the dynamic projected backdrop, the use of which is a real credit to the Opéra de Montréal. Apart from the war aspects — flashes and smoke — things as simple as the clouds drifting slowly past the moon really added to the texture of the production.


Something you will know about my opera experiences if you have read any of my previous reviews is that I do love a good set. This one was quite good: a round dais in the centre with a sloped top that rotated with great regularity, and split open to reveal the wainscoting of an elegant room for the Crown Prince’s birthday party (a door, a chandelier and a Christmas tree descended to complete the look); an outer ring that had spaced along it the bunkers of the British (Scottish) and German troops and the bombed-out church from which the French were fighting. The extras here got a real workout, as they were constantly pressed into service to rotate this outer ring, often in the opposite direction of the inner one. Constant motion, but we always knew where we were, and we were always focused on the action.

The other thing you will know about my opera experiences is that I know nothing about music, only what I like. And I tend to like light Italian songs with plenty of repetition of the catchy parts and often with many voices singing competing parts that crescendo together. Is that too much to ask? Well, they can’t all be like that, and I fought my impulses to really not like the things that seemed to have been spoken more than sung (especially in English or French, which just seem too common for me, living in Montréal). I seem to have surprised myself by liking the encore that Anna Sørensen (soprano Marianne Fiset) and Nikolaus Sprink (tenor Joseph Kaiser) sing for the Crown Prince. I normally don’t find German, except extreme forms of Swiss German, all that pleasant to listen to (remember by biases, above), but this encore was lovely and remained my favourite song all the way to the end. Of course, it also served to divert the attention of the Crown Prince from the cheekiness of Mr. Kaiser, who had snapped that he had been conscripted like everyone else, when the Crown Prince tried to congratulate him for volunteering to join the army.

So I’m not going to go on any more about the singing, except to say there were some lovely voices on stage and I won’t be insulting the composer or the librettist (who were there, if I am not mistaken in my observation of the curtain calls) by applying any of my uninformed opinions to the quality of their work. Hey — I didn’t walk out, despite all my pre-existing resistance to the storyline, and that is heartier praise than it seems.


At the very least, we all come away having seen a wondrous set, having listened to some delightful singing and having witnessed a thorough denunciation of the utter ridiculousness of war, in particular the stupidest war ever. The punishment of the soldiers who were going to have trouble killing each other after learning that their enemies were just like they were is the exclamation point at the end of that denunciation.

Maybe if we had more peace, we would have more of that light Italian opera fare that I like so much!


Oh, one last note about the sponsors: the US Consulate and Veterans Affairs Canada. I do like seeing support for the arts from all quarters, but I would prefer for the federal government to properly fund the arts and not dip into its savings from closing Veterans Affairs offices and being cheap with support for returning, traumatized soldiers to pay only for something war-related. But that’s my own little rant and slant.

11 May 2015

Risque pour moi / risque pour toi

The English version of this article is published on PositiveLite.

Plusieurs m’ont demandé comment comprendre les résultats des diverses études sur les nouvelles technologies de prévention, notamment celles sur la prophylaxie préexposition (PPrE). Les études PROUD et Ipergay ont tous les deux rapporté une réduction du risque de transmission du VIH de 86% et l’étude iPrEx avant ça a montré une réduction de 44% ou de 92%, selon le rapport. (Le 44% était pour l’ensemble des participants à l’étude, le 92% pour ceux qui étaient les plus observant avec leur prise de pilules.)

La réponse « science » à ces questions est que le niveau de risque est réduit par le pourcentage nommé, donc un risque à 100% (très théorique : le VIH n’est pas si efficace) deviendrait un risque de 14% après la réduction de 86%. Cette même réduction de 86% transformerait un risque de 50% (toujours trop élevé pour le VIH) en un risque de 7%. C’est de la multiplication et non pas la soustraction, et fort probablement beaucoup plus complexe que ça.

Le chiffres sont impressionnants — ou pas vraiment — mais que veut dire un chiffre autre que 100%? La certitude serait infiniment plus aidant dans la prise de décisions, mais il n’y aura pas de 100% (il dit avec 100% de certitude). La science ne fonctionne pas comme ça. Elle nous laisse avec le défi de comprendre les chiffres et de les appliquer à nos vies et aux décisions que nous aurons à prendre.

Dans ma perspective personnelle, déterminer mon niveau de confiance en la PPrE comme moyen de prévention n’est pas pertinent. Comme je suis déjà séropositif, elle n’est pas un outil pour moi. Serait-elle un outil pour un éventuel partenaire dans ma vie? Peut-être. Aurais-je mon mot à dire dans le choix de stratégies et d’outils de prévention comme partenaire? Voilà toute une question.

Je suis certain que je ne suis pas seul à avoir déployé de façon unilatérale certains choix en matière de prévention. J’ai tout fait pour garder ma charge virale indétectable (à l’exception d’un couple de « blips » toujours à l’intérieur des balises de la Cour suprême), j’ai choisi des activités à moindre risque de transmission et, à des occasions rares et disparaissant de ma mémoire avec le temps, j’ai insisté au port de condom lorsqu’approprié. Souvent, ces choix n’étaient pas accompagnés d’un dévoilement de mon statut ni d’une discussion avec mon partenaire. Nous prenions chacun nos décisions suivant notre propre logique et nous les mettions ensemble au mieux que possible. Cependant, la plupart du temps et surtout récemment, ma vie sexuelle ressemble à un conte de fée tragique, avec une Raiponce rasée dans son tour sans aucun Prince Charmant à l’horizon. Au moins elle a de l’électricité et des jouets sexuels rechargeables!

Si par hasard un prince réussit à se présenter à ma fenêtre pour m’annoncer qu’il prenait la PPrE et, avec ma charge virale indétectable, il voulait tout faire avec moi sans condoms, quelle serait ma réaction? Ici, on doit entrer dans le passé de notre Raiponce pour voir quels événements ont formé sa vision du monde — ou du moins de son petit coin du monde — et on y voit tout de suite une expérience du VIH comme il était dans le passé. Et là, Raiponce (moi, en effet) devient conservatrice dans ses choix personnels de prévention. J’ai toujours été confiant que je n’ai jamais transmis le VIH, en tout cas pas depuis mon diagnostic et ma conscience de mon statut sérologique. Je ne suis pas certain que le 86% de réduction de risque me suffira, même si c’était assez pour le Prince Charmant. Peut-être à mon âge mon record parfait l’emporte sur une relation sexuelle.

Ne vous trompez pas de mon message : les seuls individus sur qui j’impose ma vision des choses seraient mes partenaires sexuels, donc je laisse la plupart du monde libre à prendre ses propres décisions quant aux stratégies et outils de prévention. Je crois que les données scientifiques sont assez claires à dire que la PPrE serait un choix entièrement valable parmi tous les autres. C’est moi qui ne peux pas ou qui ne veux pas mettre à côté mon histoire et ma peur de transmettre, donc je n’accepterais pas d’avoir une relation sexuelle sans condom avec un homme séronégatif, même s’il prend la PPrE.

Le reste du monde va prendre ses propres décisions, et ces décisions seront logiques et basées sur des données probantes. Sauf, bien sûr le couple que j’ai vu récemment sur Scruff : tous les deux négatifs et sur PPrE, jouent seulement avec d’autres séronégatifs et seulement avec condoms. (Je crois que quelqu’un gaspille son argent sur des pilules qui coûtent cher.) Pour revenir aux décisions logiques, je les respecte. Suivant mon propre raisonnement illogique, je n’y participerais pas.

Et ça, Mesdames et Messieurs, c’est la prérogative de Raiponce.