29 January 2015

The Barber of Gaza?

I always need to start out with the disclaimer about my lack of credentials in terms of critiquing music of any kind, and especially something as complex and storied as opera. And yet here I am sharing my experience of the Opéra de Montréal’s current production of Saint-Saëns’ Samson et Dalila. (Yeah, I’m going to keep using the French spelling just because…)

It was prescient of me, I thought, to have gone for a haircut earlier in the day, not even thinking about the connection with the popular interpretation of the story. It seems that I was mistaken, however, and Samson’s true loss of power came when he was forced to face his inability to resist his passion for Dalila. Defeated, his arrest leads to his haircut and somehow to his blindness, but I’m getting ahead of myself here.

The first striking thing about this production is the set. It was nothing short of amazing and innovative. A collaboration with Circo de Bazuka, it consisted of a series of stark l-shaped surfaces that could move forward or back, but which mostly served as surfaces for the projection of dynamic images. We got to start with slowly billowing clouds that transformed into a gathering darkness. We were treated to the set’s transformation into a series of columned spaces (I don’t know how the projections were so controlled as not to stray onto neighbouring panels!) and to a very stylized performance of two acrobats moving gracefully and cloudlike above the crowd. Very impressive.

The story is a theme that plays a bit mirror-image to current (or recent) events: the Hebrews revolting and liberating themselves from their enslavement by the Philistines in Gaza. (I know, right?!) Doubly insulted by their success in liberating themselves and then their thanking their foreign god for it, the Philistines, in particular Dalila, will not take this lying down! She deploys her feminine wiles to lure him to a secluded spot and to seduce and disarm him to render him vulnerable to arrest. Note to Dalila: let go of the headdresses! A big flowery thing at the beginning, a big metal crowny thing at the end, but she looked so lovely in her bare-headed seduction of Samson in between…

The next time we see Samson, he is in a dungeon on his knees with his hands chained. I knew it was time for an eye examination as I squinted to see what was going on on his head. Shorn, yes, but there was something else…blindfold, or headband that had fallen? And why didn’t he just pull it off with his chained together but otherwise freely moveable hands? It wasn’t until he was led into the Philistine temple by what I can only call a seeing eye child that I realized the blindfold was just a way to portray the blindness. I presume some enhanced interrogation techniques led to the blindness itself. Then there was a crazy display of 1%-ness as the high priest and Dalila watch all the congregants deposit all their bijoux on the collection plates while they themselves keep theirs firmly on. Then the synopsis tells me that Samson calls on his god to destroy the temple and it happens, but I don’t recall any destruction!

So I’m raving about the set, I’m laughing at the over-the-top (operatic) storyline, but I’m not saying much about the music. I feel bad about that. Excellent voices, but Saint-Saëns doesn’t really do it for me. Now who’s the Philistine?! I liked the chorus numbers better than the big solos and duets and that really shouldn’t reflect on the stars, only on the composer and my own naïvité and ignorance with respect to music. ‘Nuff said.


Side dishes:

Opening remarks by the Mayor of Montréal (that guy is everywhere!) and by the Minister of Culture (and a bunch of other things) to underline the 35th anniversary of the Opéra de Montréal. There was some giggling in the crowd at the way the Mayor pronounced Saint-Saëns (enough to discourage me from saying it aloud!) and the Minister didn’t use the opportunity to apologize for her government’s cuts to culture, notably in music conservatories, so I couldn’t bring myself to clap for her.

And speaking of clapping, the curmudgeon and his friend who were seated behind me last time out for the Barber of Seville were now next to me, still complaining about Montréalers being too ready to applaud and give a standing ovation to anything, good or not. They didn’t even clap at the end, if you can imagine. I clapped, but I have to confess that their attitude (and possibly their surveillance) kept me seated, even though that deprived me of the usual view of everyone’s excessive bowing up on stage.

In a word: set. See it for the set. But also see it if you have a broader appreciation of music than this Philistine does.

14 January 2015

Pouvons-nous en parler?


(The English version of this article is published on Positive Lite)

Le titre est un petit clin d'oeil à Joan Rivers (Can we talk?), mais j'essaie de ne personne insulter par mes propos, même à la recherche de rires ou d'applaudissements. Ce billet se veut un aperçu de la qualité du débat autour de la prophylaxie pré exposition, dont vous avez certainement entendu parler beaucoup plus que vous auriez prévu il y a seulement une année. J'utilise le format anglais PrEP parce que PPrE est plus difficile à prononcer comme un mot.

Les débats que j'ai témoignés au cours des dernières années sur ce sujet ont rarement été calmes ou raisonnés. La première réaction de l'organisme américain AIDS Healthcare Foundation a établi le ton d'un côté du débat : une campagne qui déclarait à haute voix, et dans un nombre impressionnant de médias, qu'il n'y a pas de pilule magique. À mon humble avis, quand l'essence de ton argument se résume dans un court slogan de trois mots, il faut te demander s'il manque de nuances de ta position publique.




Étrangement, la réaction anti-PrEP est très forte, avec des prévisions apocalyptiques de vagues d'infections au VIH qui vont résulter du barebacking sans frein qui suivra certainement toute indication d'acceptation du concept de la PrEP. De plus, il y a les autres infections transmises sexuellement à une quantité pour bloquer les rayons du soleil! Toujours pas très nuancés, ces propos. Les gens anti-PrEP doivent respirer par le nez et prendre un peu de temps pour lire les résultats des études sur la PrEP. Ils vont peut-être sortir de cette pause avec des points de vue plus nuancés qui risquent de moduler le ton alarmiste qu'ils maintiennent jusqu'à maintenant.

La question se pose donc : l'autre côté de ce débat, est-il plus raisonnable et raisonné? À mon avis, pas tellement. J'ai eu l'occasion au cours des fêtes de poser une question – vous allez juger si c'était innocente ou bête – sur la validité statistique de tirer des conclusions sur les résultats d'un petit sous-groupe dans une étude de milliers de personnes. Un-e expert-e statisticien-ne dans la foule? Ce que j'ai reçu comme réponse était une demande d'amitié de la part de la personne qui a affiché l'item original (quel plaisir!) et ensuite un argument sans cesse sur mon « attaque » à la PrEP (moins agréable pour moi).




Même l'argument que la PrEP est « soutenu par la science » manque un peu de nuance. À part ma question très innocente (je vous l'assure!) à propos de l'analyse de statistiques, je vois beaucoup de proclamations des résultats d'études qui ne sont pas encore arrivées a leurs fins, telles que définies dans le design de ces études. C'est un terrain un peu moins que solide pour les champions de la science, je trouve. D'ailleurs il serait également une bonne idée de laisser tomber les comparaisons entre les études condom « vraie vie » et la PrEP dans son utilisation optimale. Quand on fait ce genre de comparaison inégale, ce n'est pas que les condoms qui perdent.

Je vois à répétition cette attitude : si on n'est pas pour la PrEP – probablement pour tous – à 100%, on est réactionnaire résistant au changement qui veux priver tout le monde des plaisirs de la sexualité. Ce n'est pas un chapeau que j'aurais voulu porter, donc je refuse de permettre à quelqu'un d'autre de me l'imposer. Si je peux me permettre de juger (quel horreur!), je trouve que la qualité du débat laisse à désirer.




Avant de vous laisser me classer parmi les pros ou les antis, permettez-moi d'exprimer ma position nuancée quelque part entre les deux. La PrEP est là pour y rester et démontre son utilité comme outil de prévention de transmission du VIH approprié pour plusieurs, sinon beaucoup, de personnes. Les condoms aussi sont là pour y rester et leur utilisation continue à être très pertinente pour plusieurs, sinon beaucoup, de personnes. Il y a aussi d'autres outils dans notre trousse de prévention, dont le dépistage, les traitements efficaces pour les PVVIH, le sérotriage,le choix d'activités sexuelles à moindre risque, et j'en passe. Toutes les stratégies ont des avantages et des désavantages, et ceux-ci devraient idéalement être évalués par la personne qui souhaite les déployer, à partir de l'information la plus complète que possible que nous pouvons fournir.



Donc j'encourage tout le monde à prendre un p… (oups, c'est pas le choix de tous et toutes). Que tout le monde prend une pause pour apprécier qu'il y a deux côtés (ou plus) à chaque débat et que nous devons tous et toutes arrêter de stigmatiser ou de ridiculiser les choix que l'autre peut prendre dans sa propre vie. Je suis assez certain que nous sommes tous et toutes du même côté de la lutte contre le VIH; on pourrait ressembler un peu plus à des allié-e-s.