26 February 2012

Rulebreakers

What a law and order government we seem to have. They want to build lots of prisons and they want to put people there for longer periods of time. I think it's all just a scheme to keep certain people from voting so they can maintain their majority. In light of recent news, would anyone be surprised if that's what it turns out to be? Let's review the news….

A couple of elections ago, the big scandal was the "in and out" scandal, wherein the Conservatives were accused of breaking the election spending rules by concocting an elaborate scheme to funnel money through local riding associations while actually spending it on national advertising. You know, when the rules would inconvenience your plan to buy the election by overwhelming the country with advertising by setting limits, you just find any way possible to get around those inconvenient rules. The party fought this for years, but quietly paid a fine in the recent past.
Now the breaking story is allegations that in dozens of ridings across the country there were incidents of automatic calls going out to voters from the opposition parties pretending to be Elections Canada informing them that their polling station had changed location. There are some other allegations, as I understand it, that there were some live calls by people pretending to be from the opposition parties late at night or otherwise annoying times, presumably to make these voters reconsider their choice in anger.

As the investigation begins, the question of what could be the possible outcome arises. The "in and out" outcome essentially allowed the party to buy its way out of breaking the rules. No electoral punishment applied. If in the current case fault is eventually assigned, will there be another fine to pay? Is that it, really?

I think there ought to be some real consequences for breaking the electoral rules. When this happens in a country that we in our great wisdom and arrogance consider not to be democratic, we offer our support to those who would use extraparliamentary means to throw out the offenders, prosecute them and chase them into exile. Could we at least have some nullified election results, maybe some lifetime bans from running for office?

I think there needs to be a modest proposal to amend the Election Act to make sure that those who engage in rulebreaking are excluded from the possibility of power and from the democratic process they have sought to pervert. And given our current government's penchant for hyperbole, I have a name to suggest for the amending act: An Act to Exclude Fraudsters and Pedophiles from the Corridors of PowerSure, there really is no relevance for including pedophiles in the title, but it really rallies the troops, doesn't it?

08 February 2012

Le droit et la vraie vie

Si vous suivez les développements en matière du VIH au Canada, vous allez sans doute entendre cette semaine de l'audition à la Cour suprême de deux appels pertinents à la définition du droit criminel canadien en lien avec le dévoilement du statut sérologique aux partenaires sexuels. Nous espérons tous et toutes de sortir de cette expérience avec des règles plus clairs, mais aussi basés sur la science et non pas sur les préjugés et la peur.

J'ai décidé de prendre une approche un peu différente de la plupart de ceux et celles qui vont partager leurs points de vue cette semaine sur ce sujet en partageant des expériences de ma propre vie. C'est un peu hors norme pour moi de le faire comme ça (sauf peut-être ici), attendu ma formation en droit, mais je crois que dans cette instance le personnel prévaut sur la complexité et la curiosité intellectuelle des arguments de droit.

J'ai deux histoires à raconter. Aucune histoire d'arrestation, parce que ça ne m'est pas arrivé. Tous les deux concernant le dévoilement, mais pas nécessairement avant l'acte (je peux entendre vos exclamations de désapprobation!). Chacune des histoires tourne autour de deux hommes qui se rencontrent, qui vont chez l'un ou l'autre pour avoir des expériences sexuelles…et peut-être cette discussion. Des étrangers qui peuvent toujours être étrangers malgré l'intimité de la situation, car ni l'un ni l'autre prévoyait une aventure de plus d'une nuit.

Je suis un homme gai d'un certain âge, comme on dit. J'ai embarqué dans ma vie sexuelle avant qu'on connaisse le VIH et j'ai appris avec le reste de ma communauté la nécessité des condoms pour certaines activités. Mais j'ai aussi eu l'avantage d'une perspective élargie sur les plaisirs sexuels, donc je savais que les condoms n'étaient pas nécessaires pour toute activité susceptible d'offrir du plaisir sexuel. Je suis également quelqu'un qui a attendu trop longtemps avant d'être dépisté (apprenons de mon erreur!), mais les deux histoires ont lieu après ce dépistage de séropositivité au VIH.

La première histoire concerne un homme que j'ai rencontré dans la rue et qui m'a accompagné chez moi. Pas de « date » ici — que du sexe sans délai ni embellissement. Les jeux complétés, il me demande si je suis séropositif et je réponds que oui. Ceci est le point où ma soirée se transforme en expérience de travail social, avec de la panique et de la colère de sa part, mais aussi avec une force de ma part de pouvoir rester calme, l'accompagner dans un examen de tout ce que nous avions fait en indiquant le manque de risque de transmission dans toutes ces actions. Arrivés à la fin de cette exercice — et je ne peux pas dire qu'il était nécessairement heureux ni rassuré, mais j'en ai eu assez — j'ai partagé avec lui ma propre colère [bien contrôlée] en lui disant que si le statut sérologique de ses partenaires était tellement important pour lui, il devrait demander avant et non pas après. Bye-bye!


La deuxième histoire est arrivée dans le contexte d'un événement avec un autre participant, donc nos liens étaient un peu plus développés, bien qu'il soit touriste et relativement inconnu. Nous quittons notre événement et, comme c'est l'intérêt de bien de touristes gais qui viennent à Montréal, nous nous dirigeons en direction d'un bar de danseurs nus. On boit et on boit encore. Saouls et mouillés par une pluie assez forte, nous venons chez moi et — dans l'intérêt de notre santé, bien sûr — nous nous débarrassons de nos vêtements en faveur de serviettes et ensuite un lit chaleureux. Je lui dis que je suis séropositif avant toute activité sexuelle. Je n'avais pas de condoms, ou je ne voulais pas faire ça (je ne m'en rappelle pas de la situation précise), donc je lui ai dit non en lui rappelant de mon statut sérologique. Trois fois. Nous n'avons rien fait de non-sécuritaire, mais ça me laisse perplexe quant aux limites de ma responsabilité dans une telle situation, l'ayant rappelé trois fois de mon statut.

Dans les deux cas, j'aurais pu être arrêté et accusé d'un crime. Dans le premier, pour avoir dévoilé seulement après et n'ayant que mon parole contre le sien par rapport à ce que nous avions fait. Dans le deuxième encore, je n'aurais que parole contre parole pour les activités, et la question juridique de sa compréhension de ce que je lui ai dit s'impose, bien que nous fussions tous les deux saouls.

Depuis mon diagnostique, comme toute autre personne vivant avec le VIH que je connais, j'ai toujours fait mon mieux pour ne pas transmettre le VIH. Cependant, je n'ai pas toujours dévoilé mon statut à mes partenaires. Ça m'attriste…non, ça me rend furieux de penser que j'aurais pu être accusé dans l'une ou l'autre de ces situations, dans un monde où les lignes sont mal tracées. J'aurais pu être trouvé coupable.

Je crois fermement à ma responsabilité morale de ne pas transmettre le VIH. Mais je crois également que c'est une responsabilité partagée et non pas entièrement sur mes épaules.

Pour partager, il faut communiquer et négocier. On ne peut pas avoir une conversation si je suis rejeté quand j'ouvre ma bouche et poursuivi quand je la ferme.

Law and Real Life

You will no doubt read elsewhere on this blog this week about the Supreme Court hearing of two appeals which we all hope will provide some clarity about the obligation to disclose one's status to one's sexual partners. Clarity, yes, but we also hope that clarity is firmly grounded in science rather than fear.

I thought I would take another approach and talk about my own life. It's funny for me to do that, given my background as a [former] lawyer, but this is one of those times where I think the personal story trumps the intricacies and the intellectual curiosity of legal arguments.


I have two stories to tell. Neither is about being charged, because I haven't been. Both are about disclosing, but not necessarily before (I can hear the gasps from here). Each is about men meeting each other, going to one of their places to have sex and maybe to have that discussion. Strangers who might forever be strangers despite the intimacy of the situation, as neither intended the adventure to last more than the night.

I'm a gay man of a certain age. I started having sex before we knew about HIV and pretty much learned with the rest of my community that using condoms was necessary for certain things. But I also had the advantage of having a broad view of what sexual pleasure could be, so I knew that condoms were not necessary for everything that might give pleasure. I'm also someone who delayed testing far too long (don’t do that!), but both of these stories take place after my positive test.

The first involves someone I believe I met on the street who came home with me. No dating there — just right to it, no-nonsense sex. When we were done, he asked me if I was positive and I said yes. This is where my evening transformed into social work, as he panicked and was angry, but I was strong enough to talk it out with him. I walked him through everything we had done, pointing out how there had been no risk of transmission in any of what we had done. When I got to the end — and I can't say that he was necessarily very happy or reassured, but I was done — I shared my own [controlled] anger out as I told him that if knowing the HIV status of his partner was so important to him, he should ask before doing anything, not after. Buh-bye!

The second was someone I met in the context of an event, so the connection was a little more developed, even if he was from out of town and not someone I knew well. We left our event and, like many tourists to Montréal, he wanted to go to a gay stripper bar and off we went. Drink, drink. Drink. We stumbled home to my place in a driving rainstorm and — er — got those wet things off so as not to catch our death of cold. I told him I was positive before we had sex. I didn't have condoms, I don't think, or I just didn't want to do that, so I told him no, and reminded him that I was positive. Three times. We didn't do anything unsafe, and I am left wondering about the limits of my responsibility in the situation, having reminded him three times about my status.

I could probably have been charged for either of these encounters. In the first, disclosing afterward, and having only my word against his about what we did. In the second, I would again have only my word against his and the legal issue of my responsibility to ensure he understood what I was saying, even though both of us were equally intoxicated.

Since my diagnosis, I, like every other HIV-positive individual I know, have done everything I could to make sure that I didn't transmit this virus to anyone else. I have not, however, always disclosed my status to my partners.  It makes me angry to think that I might well have been charged with a criminal offence in either of these situations, in a world where the lines are unclearly defined, I might also have been convicted.

I firmly believe in my moral responsibility to not transmit HIV. I also believe that we share this responsibility in our society and it is not entirely on my shoulders.

To share, we have to talk and negotiate our way through it. It won't be much of a conversation if I am rejected when I open my mouth and prosecuted when I don't.